― Usage de l’audiovisuel
Quels usages peut-on faire de l’audiovisuel en classe de langue ?
Le premier usage que chacun peut expérimenter, c’est, outre les traditionnelles cassettes liées à l’utilisation d’une méthode, la lecture d’un extrait filmique ou un extrait radiophonique. Un extrait plutôt qu’un film ou une émission dans son entier car les apprenants/utilisateurs peuvent se laisser submerger par les difficultés linguistiques.
La seconde solution est l’enregistrement d’une séquence. Grâce aux nouvelles technologies et aux nouveaux outils multimédias, il est aujourd’hui relativement aisé d’enregistrer sous différents formats tels que Wave ou MP3 pour le son et Avi ou Mpeg pour l’image. De nombreux logiciels existent pour les retoucher, les modifier, les monter et/ou les mixer.
Mais avant de commencer tout travail sur l’audiovisuel, le professeur/tuteur doit créer des taxonomies opérationnelles des médias permettant de répondre à la question suivante : quels attributs spécifiques de quel média sont-ils propres à favoriser l’apprentissage en fonction de quels traits caractéristiques de l’apprenant et compte tenu de quelle tâche à accomplir ?
De même, une éducation à l’image s’impose pour l’apprenant. Ainsi :
Il faut lui apprendre à regarder progressivement, du début à la fin, par segmentation et appropriation. La télévision est un flux continuel d’images alors que le cinéma, comme le théâtre, est une institution avec des codes, un rituel d’entrée et de sortie dans un lieu réclamant une attitude mentale particulière ;
Ensuite, il faut l’éduquer à l’image pour comprendre ce qui se fabrique et comment, car dans une image rien n’est réel mais tout est construit et fabriqué ;
- poser la problématique et formuler une hypothèse, par exemple en confrontant deux images contrastées d’une même réalité, d’une même période.
- identifier, reconnaître les éléments constitutifs de l’image : prendre le temps de dessiner, de nommer ensemble permet de construire une relative objectivité du regard, en dépassant l’impression et les regards toujours subjectifs et sélectifs sur l’image.
- élaborer une définition après identification des éléments : en passant du particulier au général, en proposant un type parmi une typologie, donner des repères facilement applicables dans une autre situation spécifique.
- construire un lexique qui convienne au type de média utilisé et établir des correspondances avec le lexique connu de l’apprenant.
- élaborer un savoir-faire : apprendre à lire et à interpréter un paysage, un tableau ; distinguer les grands ensembles, la composition, les lignes de forces, repérer la notion de point de vue.
- conceptualiser grâce à un idéateur, un croquis explicatif, synthétique qui permet de transposer les éléments observés en les mettant en lien dynamique.
Enfin, le former au symbolisme afin de mieux comprendre, de contextualiser l’image et de prendre de la distance par rapport à ce que l’on voit. Le symbolique s’oppose à l’obscène où tout est montré de façon spectaculaire de sorte à ne plus rien laisser à penser : « quand tout est montré, il n’y a plus rien à penser ». Il faut décrypter ses codes, produits et organisés en fonction d’un effet recherché. Ce moment est essentiel pour enraciner la représentation mentale chez l’apprenant : elle passe par la compréhension et la dénomination de signes.
À voir les pages :
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La publicité se prête assez facilement à une analyse et à des interprétations en classe de français. Il existe de nombreux sites qui traitent de son aspect langagier.
Plus difficile à mettre en œuvre, c’est la création d’un spot publicitaire par l’outil vidéo. Ce type de projet se construit sur plusieurs séances, tant dans l’approche de compréhension des mécanismes de la pub que tant la réalisation proprement dite. Pour cet aspect, l’important est de structurer un scénario le plus complet possible, c’est-à-dire avec un story-board. Ceci permet l’utilisation de ressources existantes chez de nombreux apprenants : la capacité de dessiner.
Travail sur les structures narratives
Une pub « oblique » est souvent constituée par un micro-récit, où l’objet n’apparaît que d’une façon indirecte ou détournée de ses fonctions utilitaires. Étant donné que ce récit est soigneusement construit, de façon à raconter une histoire dans le temps le plus court (la minute est chère en télévision), que tous les éléments sont donc essentiels et porteurs de sens, ce type de spots est extrêmement utile si nous voulons étudier la structure des séquences narratives.
On pourra se référer àcet excellent dossier : LANG3033FrenchMedias&Advertising