PRODUCTIONS T.I.C.E. et FLE

La pédagogie de projet

LES CONTRIBUTIONS A LA NOTION DE PROJET EN PEDAGOGIE.

D’après Louis NOT, dans un premier temps, la matière d’enseignement est divisée en projets. Ce fut le cas aux USA de la méthode Winnetka en 1910 et lors du plan Dalton en 1911. Puis le projet devient une technique d’enseignement à part entière, développée en différents endroits du monde, à plusieurs époques.
Pour DEWEY (1859-1952) aux USA, le projet centre les connaissances à acquérir sur un thème de travail, comme par exemple l’étude d’une usine ou encore la production d’un journal scolaire. Son système “learning by doing ” (apprendre en faisant) est fondé sur les occupations de l’élève et sur la formation cognitive par l’expérience effectuée. Le maître a un rôle de guide.

En ex-URSS, MAKARENKO développe la méthode des complexes. Celle-ci fonctionne aussi autour d’une production, d’un thème d’actions et de recherche, socialement utiles et résultant d’actions individuelles et collectives. Le travail utile à la société devient instrument d’éducation.
Source : ULGC

La démarche de projet oblige à un exercice d’équilibre entre deux logiques: le projet n’est pas une fin en soi, c’est un détour pour confronter les élèves à des obstacles et provoquer des situations d’apprentissage. De même faut-il considérer les NTIC – nouvelles technologies de l’information et de la communication –  comme un outil de construction du projet et une aide cognitive en tant que structurant.

L’approche par compétences rejoint en partie seulement les pédagogies du projet et les pédagogies coopératives. Le but n’est pas ici avant tout de rendre autonome et actif, mais de confronter à des obstacles imposant de nouveaux apprentissages.

Les enseignants qui s’engagent dans cette voie ont donc besoin de nouveaux atouts :

  1. la capacité et la volonté de négocier tout ce qui peut l’être, non seulement pour être démocratique, mais parce que le partage du pouvoir est une façon de favoriser ce que les didacticiens des mathématiques, notamment Brousseau, ont appelé la dévolution du problème à l’élève. Dans l’identité des enseignants, la négociation n’est pas inscrite et lorsqu’elle devient nécessaire, elle peut apparaître un vil marchandage plutôt qu’un levier pédagogique.
  2. une bonne connaissance des démarches de projets et des dynamiques de groupes restreints, de sorte à éviter les effets pervers et les erreurs classiques et à identifier avec précision les avantages et les effets pervers de ces démarches d’un point de vue didactique.
  3. une capacité de médiation entre les élèves et d’animation du débat, car les projets se négocient entre eux autant qu’avec le professeur.
  4. des capacités de métacommunication et d’analyse du fonctionnement d’un groupe de tâches: lassitude, leadership, exclusions et clans, stratégies de distinction, tactiques minimalistes.

Source : Philippe PERRENOUD, Construire des compétences dès l’École, Paris, ESF, p.85 sq.